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Texte par Yannick Cimon-Mattar, ami et partenaire d'affaires de Martin, venu le rejoindre pour deux semaines au Japon pour leur voyage annuel de snowboard

Je suis dernièrement parti voir ailleurs avec Émilie et Martin et ils m'ont fait l'immense honneur de me demander d'écrire mes impressions sur leur site. C'est difficile de faire court car le voyage au Japon a été merveilleux mais j'espère que vous aurez la patience de me lire.

J'avais beaucoup d'attentes en me rendant au Japon pour notre voyage annuel de surf des neiges. Dans mon imaginaire, le Japon était un pays solidement ancré dans ses coutumes et son histoire, où le protocole et la finesse prenaient toute la place. S'il y a bien une part de tout ça là-bas, elle n'occupe définitivement pas l'importance que j'imaginais.

Les Japonais, ceux que j'ai rencontrés, sont des personnes excessivement aimables, attentionnées et respectueuses. La politesse ici passe bien sur avant tout. Pourtant, la «rigueur» qu'on imagine à la culture japonaise (hollywoodienne) n'est pas au rendez-vous et c'est pour le mieux. J'ai découvert ici des gens exactement comme nous (mais pas mal plus respectueux). C'est-à-dire, qui aiment rire, relaxer et se laisser aller. Les Japonais sont des épicuriens qui aiment profiter de la vie et de ses plaisirs. Je ne peux évidemment pas parler de tous les Japonais, mais à la lumière des échanges que j'ai eu avec nos hôtes, le personnel sur les montagnes, les rencontres dans les bars et au restaurant, c'est la conclusion que j'en tire. Ils sont drôles, curieux, courtois, souriants. Ce serait la paix sur terre si nous étions tous comme eux!

Malgré que le choc culturel n'ait pas été celui que j'attendais, il ne faut tout de même pas croire qu'on arrive ici sans préparation. L'alphabet latin, on l'oublie un peu. L'anglais ou le français? Pas la meilleure méthode de communication. Ceci dit, en lisant un petit livre comme Le Japonais pour les nuls vous apprendrez énormément sur la langue et les coutumes de politesse. Ici vous allez commander au restaurant en pointant une image et en implorant votre karma que votre soupe ne contienne pas d'intestin de poisson. À l'épicerie, ne cherchez pas les aliments qu'on trouve en Amérique non plus et ne comptez pas sur l'emballage pour lire le mode de préparation de votre repas ou ses ingrédients. D'un autre point de vue par contre, c'est une belle place pour faire des découvertes. Tout dépend de votre niveau de tolérance au risque. Ah oui, si vous allez dans un restaurant de sushi, défaites-vous de l'image que vous voyez au Québec. Ici un sushi, c'est une motte de riz, un peu de wasabi et du poisson. Le sushi se mange bien avec de la sauce soya, mais contrairement à notre bout du monde, c'est le poisson qu'on y trempe. On le mange avec les mains et à l'envers (le poisson sur la langue et le riz au-dessus). Les «rolls» si populaires aux Québec, et bien ce n'est pas japonais!

Le but premier de notre aventure nippone était bien établi. On venait «slasher» la légendaire poudreuse de l'île d'Hokkaido. Parfaitement situé, l'appendice nord du Japon se fait littéralement ensevelir de neige à chaque année. On se souvient de nos fameux 400 cm de l'hiver 2008? Ici il tombe 400 cm chaque mois d'hiver. Les stations de ski de la région de Niseko sont superbes. On y trouve de magnifiques sous-bois, un petit secteur alpin et plusieurs points d'accès au back country. Au niveau de la taille ça se compare à un Massif de Charlevoix ou les grosses stations du Vermont et du Maine.

Mes amis planchistes, vous salivez déjà? Il y a un petit hic que vous devriez connaître. Ici ils ont le «deep» mais il leur manque le «steep». Ne me méprenez pas, j'ai fait plusieurs des plus belles décentes de ma vie au Japon. On a trouvé un bon 30 cm de poudreuse à chaque jour où on a «ridé» et on est allé à la montagne pratiquement tous les jours! Devant une telle merveille je ne peux pas m'empêcher d'imaginer toutes cette neige sur un terrain plus coriace. Vous pouvez toujours aller jouer dans l'arrière-pays, le vrai et celui de la station, pour trouver ce que vous voulez. On comptait bien le faire et l'accès y est très facile et les conditions d'avalanches souvent très stables. Le truc c'est qu'il neige sans arrêt et quand ça tombe, on ne voit pas le bout de son nez. Comme nous ne connaissions pas le terrain, qu'il était difficile d'avoir un rapport météo assez fiable et que nous n'avons pas trouvé de guide on a très peu exploré en dehors du terrain accessible par les remontées. Si un jour vous passez par là, préparez-vous en conséquence et allez explorer les sommets des back bowls et du mont Yotei, «c'est là qu'il est l'motton»! En plus, au camp de base des back bowls vous trouverez un Onsen, ces bains chauds japonais où tout le monde est à poils. Une belle façon de finir une journée en montagne.

Le Japon, j'y retournerai et je vous encourage fortement à rester à l'affût des billets d'avion. Si vous voyez quelque chose aux alentours de 1 000$ pour vous rendre à Sapporo, faites-le. De préférence, voyagez en janvier, février ou début mars et n'hésitez pas à nous demander de l'info!