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Blogue de voyage d'Emilie & Martin

Des punaises en prime 4 juin 2012, Cairns, Australie

La température n'a jamais été aussi magnifique à Cairns qu'en ce lundi 4 juin. Le soleil est radieux pour nos adieux; c'est la journée du grand départ. Bien que nous nous y préparons depuis un petit moment déjà et que nous avons hâte de reprendre la route, et par le fait même notre statut d'aventuriers, c'est le coeur gros que nous fermons la porte de notre chambre pour la dernière fois, et que nous disons au revoir à nos merveilleux amis. Nous quittons notre confort et notre sécurité une fois de plus pour vivre à l'étroit dans un véhicule dans le but de découvrir ce pays qui nous est encore bien inconnu. 

Nous avons récupéré notre van de location depuis quelques jours déjà, et l'intérieur est prêt pour notre départ. Le véhicule est prêt oui, mais moi non. Je déteste profondément cette voiture depuis la seconde où nous en avons pris possession et je ne peux m'empêcher de la comparer point par point avec notre chère Vanille qui était franchement mieux foutue. En plus d'être plus petit et moins fonctionnel, on nous a refilé un vieux véhicule sale et malodorant que j'ai nettoyé moi-même de fond en comble. Mais encore, quelque chose cloche. Je hais cette voiture.

La première nuit est éprouvante. Stationnés sur un terrain gazonné entre un champs de canne à sucre et un champs de bananiers, j'ai perdu l'habitude de me contenter d'un confort aussi minimal. Thor (car c'est le nom de notre Spaceship) possède tous les défauts. J'ai la gorge serrée, mes amis me manquent. Il me faudra bien quelques jours pour que ça passe un peu. Le lendemain, encore cette impression que je ne m'habituerai jamais à la van. La Van, c'est le seul nom qu'elle aura. Pas de petit nom d'amour, je refuse. 

Le deuxième matin, rien ne va plus. Martin réalise en se levant qu'il est couvert de piqûres. Ses pieds sont boursoufflés de partout. Est-ce qu'ils sortaient des couvertures et se sont fait manger par les moustiques durant la nuit? Peut-être. Ce doit être ça. Mais pourtant les piqûres sont aussi sur ses jambes… et sur ses bras… et dans son dos… et sur son ventre! Mon pauvre homme a le corps entier couvert de piqûres qui démangent à en devenir fou. On les observe attentivement. Les fameuses piqûres sont disposées en lignes droites de trois par trois. Vérification faite sur Internet, il s'agit bien d'une caractéristique des morsures de punaises de lit. Ça ne peut pas être vrai! Mon pire cauchemar qui se réalise! Je nie les faits, je ne veux pas y croire. De mon côté, comme je suis une grande frileuse et que je dors habillée de la tête aux pieds, j'ai des piqûres dans le bas du dos, sur les pieds et les poignets, mais ma situation est beaucoup moins pire que celle de mon chaleureux de chum. Mais l'idée que ces bestioles ce sont promenées sur nous la nuit durant me répugne au plus haut point. Martin, lui, se sentait violé. MERDE!!! ON A DES PUNAISES!!! 

Après avoir contacté la compagnie, on réalise qu'on n'a pas d'autre choix que de rebrousser chemin. On doit revenir de 400 kilomètres sur nos pas pour changer de véhicule au point de départ: Cairns. Perte de temps, perte d'argent, notre seule motivation: revoir nos amis Kirsty et Steve… et aussi l'espoir d'obtenir un meilleur véhicule. C'est au lav-o-mat, un endroit si familier, qu'on se retrouve tous les quatre. Les grandes retrouvailles après deux jours! Merci encore à nos amis d'avoir rendu cette soirée moins pénible. Cinq heures et cinquante dollars plus tard, tous nos articles sont lavés: vêtements, étuis, chaussures, sacs, absolument tout y est passé, et tout à été emballé avec soin dans des sacs hermétiques. On ne veut pas que ces sales bestioles nous suivent dans la deuxième van qu'on récupérera le lendemain matin. La compagnie nous paye une nécessaire nuit à l'hôtel, c'est déjà ça. Et c'est en vidant le coffre de nos affaires que j'ai cette vision d'horreur, LA preuve: une énorme punaise hideuse à demi cachée sous la planche de bois qui sert de rallonge au lit. Cette image me hantera pendant des semaines. Être aux prises avec des punaises de lit, c'est avoir les deux pieds dans un enfer duquel on ne sait pas quand on sortira. J'irais même jusqu'à dire que c'est s'approcher dangereusement de la folie.

En ce qui concerne la compagnie, pour faire une histoire courte, en plus de payer notre nuit à l'hôtel (jusqu'à un maximum de 80$), Spaceships nous aura remboursé les deux jours de location perdus, l'essence pour les 800 kilomètres parcourus (Townsville-Cairns aller-retour), le lavage, l'achat des sacs hermétiques et nous aura fourni dans la seconde van du matériel qui vient habituellement seulement en location à un coût plutôt exorbitant: deux chaises, une table et une chaufferette électrique. La deuxième van sera du même modèle, mais plus récente et plus propre. Ça fait notre affaire compte tenu des histoires d'horreur que j'ai lu sur le net. Des récits dans lesquels des voyageurs racontent leur mésaventures de punaises de lit dans des vans de location en Australie, il en pleut. J'avais entendu dire que c'était un réel problème à Sydney entre autre, dans les auberges, mais j'ai été étonné de lire à quel point cela est fréquent dans les campervans. Mais le pire dans toutes ces histoires, c'est le refus de coopérer de la part de plusieurs compagnies de location, dont certaines ont même dans leur contrat une clause de non-responsabilité en cas de punaises de lit. On considère donc que malgré tout, le bureau chef de Spaceships nous a offert un excellent service. 

Thor, dieu grec de la punaise, a été remplacé par Decepticons, personnage des Transformers. Et tiens donc, c'est si facile de transformer son nom pour Déceptions! On rebaptisera également Spaceships pour Spaceshit lorsqu'on tombera en panne aux Whitsundays… mais ça, c'est une autre histoire!

Et voilà qu'on se retape la route maintenant familière entre Cairns et Townsville. Après une première nuit tendue dans «Deceptions», on pense avoir de nouvelles piqûres sur le corps. DRAMA! Est-ce que les punaises nous auraient suivis malgré toutes nos précautions? Possible, mais c'est difficile d'en être certains, Martin a déjà tellement de boursoufflures, et moi, avais-je ces marques sur les mains hier? La seule façon de vérifier, c'est de s'offrir en pâture encore une fois, mais de préalablement encercler toutes nos piqûres avec un stylo bleu. Ça a l'air un peu twit comme on dit, mais au point où on en est. C'est donc ainsi qu'on a mis un chiffre sur le nombre de piqûres de Martin: 272! Martin s'est fait violé, Martin s'est fait sucé 272 fois. Pour ma part, je me dénude pour la science. Martin brûlerait bien mes leggings longs en criant victoire, mais non, l'expérience ne durera qu'une seule nuit. 

Est-ce qu'on dors paisiblement quand on attend de se faire manger? NON! On a l'impression que ça grouille de partout. C'est absolument horrible. Aux premiers rayons du soleil, on sort et on s'inspecte. Ça pique, mais seulement à l'intérieur des cercles bleus. Pas de nouvelles marques! Et on s'encerclera ainsi pendant quelques jours pour faire un bon suivi. Nous sommes officiellement débarassés.

On se souviendra aussi de Townsville comme de la fois où je suis tombée face à face avec cet énergumène en me rendant aux toilettes.

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