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Blogue de voyage d'Emilie & Martin

Trois mois à Margaret River 29 août 2012, Margaret River, Australie

Ahhh!!!! Margaret River! Coup de coeur indélogeable, amour inconditionnel. Comment te décrire dans toute ta splendeur? Destination gourmande, reconnue entre autre pour tes excellents vins et tes fromages fins, ton huile d'olive et ton chocolat pour ne nommer que ceux là, tu es la terre bénite des amateurs de bonne chère, des végétariens et des mangeux bio. 

Ici, la préoccupation principale des gens se rattache à la qualité du vent. Personne ne veut savoir si ça va bien au boulot, on veut savoir si le surf était bon ce matin. Aucune obligation ne passe avant une bonne séance dans les vagues. D'ailleurs, la première question qu'on se fait poser par un inconnu n'est pas: «Qu'est-ce que tu fais dans la vie?» mais bien: «Quels sont tes intérêts?». N'est-ce pas merveilleux! 

Margaret River, ou Margs de ton petit nom, tu as été élu meilleur village touristique de toute l'Australie et on comprend bien pourquoi. Tu allies à la perfection les qualités qu'on apprécie d'une ville avec tes boutiques variées, ton vaste choix de restaurants et tous les services requis à proximité, à ton cadre enchanteur campagnard, tes forêts aménagées, ton style de vie décontracté et ton esprit de communauté. Entourée de grottes, de plages, de fermes, de vignobles, tu conquis à tout coup explorateurs, surfeurs, randonneurs et amateurs de tous les plaisirs.

Quand on arrive chez vous, rien ne semble compliqué. Pour trouver un logis, on regarde sur les quelques babillards dispersés au village, lit les offres, déchire les numéros de téléphone et on trouve en moins de 24 heures. Pour trouver du travail, je marche sur la rue principale, repère les affiches de personnel demandé collées dans les vitrines en format 8,5 x 14, remets des CV, et je reçois trois appels en quelques jours. On s'intègre vite à la communauté, surtout moi en travaillant au supermarché cinq, et souvent six jours par semaine. Je deviens un visage familier, une référence en matière de viandes froides et une artisane des délicieux sous-marins du Deli, ceux dont tout le monde parle. Quelques collègues de travail deviendront de bons amis que nous côtoierons assidûment durant notre séjour.

Des gens merveilleux, tu nous en a fait rencontrer tout plein. Il faut dire que de nombreux voyageurs sont tombés sous ton charme avant nous, et plusieurs y ont élu domicile. Ta population est donc très hétéroclite et composée de gens de tous les horizons et de toutes les cultures, de gens qui ont des vécus particuliers et toutes sortes d'histoires à raconter. Notre cercle d'amis s'est graduellement composé d'un Mexicain, de Chiliens, de Suédoises et d'une Suisse, de Canadiens anglais et bien sur d'Australiens. Mais la plus belle rencontre que tu as placé sur notre chemin, c'est sans aucun doute celle des gens qui sont devenus pour nous comme une deuxième famille: Hiromi, Richard et leurs deux merveilleux enfants Kiki et Genji. Quelle chance et quel bonheur d'avoir trouvé une maison à louer, sur le bord de ta rivière, avec des propriétaires aussi généreux et amicaux que cette charmante famille. Résidants dans la maison d'à côté, sur le même lot de terre, nous avons naturellement fait partie de leur vie et eux de la nôtre. Nous serons toujours reconnaissants de cette belle rencontre avec une famille aux valeurs et au mode de vie inspirants. 

Pour toujours Margaret River, dans nos coeurs tu seras gravé.

Les plages

Il faut faire une distinction entre le village et la région de Margaret River. Le village n'est pas situé directement au bord de l'eau, mais la région regorge de plages plus belles les unes que les autres, à seulement quelques minutes du village en voiture. Nous avons la chance de connaître des gens qui possèdent des véhicules, et nous nous louons aussi une voiture à l'occasion.

Quand on pense aux plages de Margaret River, on pense au surf. Martin a comme objectif à notre arrivée de mettre beaucoup d'énergie dans la pratique de ce sport. Nous nous rendons toutefois compte assez rapidement que les vagues sont loin d'être les vagues de débutant auxquelles nous avions eu droit lors de nos précédents essais d'initiation et l'eau est plutôt glaciale. De plus, sans s'en faire plus que nécessaire, il faut garder en tête que cette année est une année record au niveau des attaques de requins et que certaines plages de la région font partie des plus meurtrières au monde. Parlez au locaux et ils vous diront que cela ne les empêche pas de pratiquer leur activité favorite à tous les jours, et que les risques demeurent quand même faibles. Abordez la question plus longuement et vous verrez que tout le monde à une histoire de requin à raconter... Martin aura donc tenté sa chance à quelques reprises, mais le pro en lui se laissera certainement découvrir davantage en Asie.

Notre vie à la maison

La plupart des voyageurs qui s'installent dans la région optent pour la location d'une chambre meublée dans une maison partagée avec des gens locaux ou plus souvent avec d'autres voyageurs. C'était aussi notre intention puisque la location d'une chambre à long terme dans les auberges de jeunesse est l'option la plus coûteuse, et sans doute celle où le degré d'intimité est le moindre. Après la visite de quelques maisons logeant déjà des dizaines d'asiatiques, nous sommes tombé sur une offre qui semblait trop belle pour être vraie. Pour un coût moindre qu'une simple chambre, nous avions notre maison à nous tout seuls, directement sur le bord de la rivière. 

Le concept est simple. Les propriétaires possèdent un immense terrain au bord de l'eau. Sur ce même terrain, trois habitations: celle des proprios, une très grande maison pouvant loger une quinzaine de personnes, et une petite maison en annexe de la très grosse, pouvant loger jusqu'à quatre personnes. La très grande maison, aussi nommée Riverzedge Retreat, se loue habituellement les fins de semaines ou pour des séjours de courte durée. Le Chalet Taj, celui qui nous concerne, se loue à très bon prix pour des séjours de longue durée. Comme nous ne savons pas trop quelle sera la durée de notre séjour au départ, les propriétaires accèptent notre proposition de payer le prix du long terme, moyennant la réalisation de quelques travaux d'entretient sur les maisons.

Le bail se signe sans hésitation. Voilà, nous avons une maison de rêve juste pour nous, grande, propre, bien meublée et toute équipée, confortable, avec vue sur la rivière et entourée de forêt, à seulement 10 minutes à pieds du centre-ville. Nous sommes sous le charme. Comme c'est bon d'avoir un chez soi après tous ces mois de voyage.

www.riverzedgeretreat.com

La famille

Nos propriétaires et leurs deux enfants auront été les gens les plus significatifs pour nous durant notre séjour de trois mois. Richard, un Australien natif de la côte Est, a rencontré Hiromi, une voyageuse japonnaise en sac-à-dos, sur un bateau de plongée à Exmouth en 1998. Lui tournait un documentaire sur les requin-baleines, tandis qu'elle travaillait sur le bateau.

Hiromi, passionnée de cuisine et d'aliments santé, crée tout elle-même et entretient un beau grand jardin organique sur le terrain. Nous avons souvent droit à de succulentes livraisons de bagels maison, de soupe ou d'hummus. Massothérapeute professionnelle, on se gâte de quelques merveilleux massages directement à la porte d'à côté! C'est elle qui s'occupe majoritairement de l'entretient et de la location des maisons. Elle est tellement douce et chaleureuse, il est difficile de ne pas se sentir totalement confortable en sa présence.

Richard, lui, c'est le verbo-moteur documentariste. Il a toujours un tas d'histoires à raconter, un million de projets en cours et ses documentaires portent sur des sujets environnementaux et sociaux. Son projet actuel porte d'ailleurs sur les gaz de shiste, sujet que l'on commence à bien connaître au Canada! Richard est aussi un amant du surf qui fait déjà sécher son wetsuit à l'heure où nous nous levons pour le déjeuner.

Kiki, 2 ans, et Genji, 6 ans, sont des enfants tout à fait adorables. Comme leur maison n'est qu'à quelques mètres de la nôtre, sur le même terrain, ils viennent pratiquement tous les jours jouer avec nous. Nous nous attacherons énormément à eux, et eux à nous. Pour la première fois, l'idée de devenir parents effleure notre esprit. Cette famille inspirtante aux valeurs et aux intérêts similaires aux nôtres nous fera grandir et nous fera voir qu'il est possible d'élever une famille tout en vivant dans un cadre un peu moins conventionnel.

Le travail pour Emilie

Mon objectif en Australie était de travailler dans quelque chose de différent. J'imaginais, avant de partir, que je me retrouverais sur une ferme à cueillir des fruits ou des légumes, ou encore mieux, à travailler dans un vignoble. Je rêvais d'un travail extérieur, loin du service à la clientèle. Nous avons toutefois organisé notre voyage en se basant sur un itinéraire logique plutôt qu'en y allant en fonction des saisons des récoltes. Donc aux deux moments et aux deux endroits où nous nous sommes installés en Australie, soit à Cairns et à Margaret River, les opportunités dans ces types d'emplois étaient malheureusement nulles.

Quand on veut vraiment travailler et que l'objectif principal et de gagner de l'argent rapidement, on s'abstient de faire la fine bouche et on prend ce qui passe. Après avoir distribué des CV dans les cafés, boulangeries, restaurants et supermarchés de la place, j'ai répondu oui au premier coup de téléphone reçu, soit dans les 48 heures après ma distribution de curriculums. Mon expérience de recherche ayant été très difficile de Cairns, c'était un réel soulagement de trouver quelque chose aussi rapidement. C'est donc dans un IGA que je passerais mes journées. Je n'aurais jamais cru que mon premier emploi au IGA de St-Jean-Chrysostome quand j'avais 17 ans m'ouvrirait la porte pour un travail en Autralie 12 ans plus tard! Dans le département du prêt-à-manger, ce serait toutefois bien différent.

Ceux qui me connaissent bien savent que je n'ai aucun talent ni aucun intérêt dans la cuisine. Et par dessus le marché, je ne mange pas de viande. Ça a donc été assez cocasse de me retrouver derrière le comptoir des viandes froides. J'ai aussi rapidement découvert que notre Deli n'était pas un Deli «normal». En plus de préparer des viandes froides, d'enfourner des poulets et aussi bien entendu de servir les olives et autres produits disponibles dans mon comptoir, j'avais comme principales tâches de fabriquer une quantité incroyable de sous-marins sur mesure pour nos clients pressés, de cuisiner des déjeuners (oui oui, je cuisinais des oeufs et du bacon), encore pour les clients, mais aussi pour mes collègues de l'épicerie, et finalement, à ma plus grande joie, de faire la plonge (la vaisselle) du chef cuisinier en place (la personne qui fait les repas chauds à emporter comme les lasagnes, les salades, etc.). Wow! La job de rêve toi! J'ai détesté absolument chaque seconde passée au Deli. L'espace était mal organisé, l'équipement désuet et nous étions souvent une douzaine d'employés dans un minuscule espace surchauffé. Mais le pire, c'était l'ambiance de travail. J'étais entourée de langues de vipères. J'ai entendu toutes les méchancetés se dire, toujours dans le dos des personnes concernées bien sur. Esprit d'équipe: un gros zéro. Des chefs: beaucoup trop, des indiens: très peu. Des gens malheureux et insatisfaits: 100% d'entre nous. J'ai essayé le plus possible de me concentrer sur ma petite affaire. Mais travailler dans une énergie aussi négative, c'est très très dur pour le moral. Après quelques temps, j'ai donc sauté sur une opportunité offerte aux caisses. J'ai donc partagé mon temps entre le Deli et la caisse, ce qui m'a permit de conserver ma santé mentale. Pourquoi ne pas avoir changé tout simplement d'emploi? Parce que trouver un employeur qui veut nous former pour ensuite nous perdre quelques mois plus tard, ce n'est pas chose facile.

J'ai donc essayé de focusser sur le positif. J'ai eu la chance de pouvoir travailler autant d'heures que je le souhaitais, et mes patronnes dans les deux départements étaient assez flexibles au niveau des horaires. J'avais un excellent salaire. Je ne parle jamais ouvertement de salaire puisque je considère que c'est personnel, mais ici, je me permet de le mentionner puisque c'est dans un contexte de voyage et que je me demandais moi-même quel genre de salaire je pouvais espérer d'un travail étudiant en Australie. Dépendamment du jour de la semaine, j'étais payée entre 21,50$ et 27$ de l'heure. Je n'avais pas à me plaindre de ce côté là. Le plus grand point positif demeure toutefois d'avoir été en contact direct avec les gens de la place et d'avoir baigné chaque heure de la journée dans un environnement anglophone.

Cette expérience est maintenant derrière moi et quand j'y repense, je me dis que je n'y changerais rien. J'ai énormément appris à tous les niveaux, et ce que j'ai retiré des bonnes et des moins bonnes situations ici au IGA saura certainement me servir pour le reste de ma vie de travailleure. Je sais par contre que je suis rendue bien ailleurs côté ambitions professionnelles!

Les amis et les activités

Le travail a certe été plus souvent qu'autrement bien difficile, mais c'est quand même là que nous avons rencontré plusieurs de nos amis. Des perles se cachaient discrètement dans la marée de sorcières. Encore une fois, j'ai eu la preuve que les personnes peuvent être bien différentes au travail et à l'extérieur. Tant mieux! Nous nous sommes bâtit au fil des semaines un cerle d'amis tous plus intéressants les uns que les autres, la majorité ayant comme nous un vécu de voyageurs. On vous présente brièvement ces gens exceptionnels qui nous ont tous inspirés à leur façon.

Dans le tout premier billet sur le blogue intitulé «Présentation des voyageurs», à la question «Ta plus grande hâte», je répondais: «Me sentir chez moi ailleurs que chez moi» Bien voilà, c'est arrivé, et c'était fantastique!

À bientôt Margaret River. Merci pour tout!

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